Un Mai des langues en réseau célébrant les 30 ans de l’AEFE et le plurilinguisme
Une très forte adhésion des élèves et des équipes pédagogiques
« Alors que, à cause de la pandémie de Covid-19, la quasi-totalité des établissements étaient provisoirement fermés et proposaient l’enseignement à distance, nous avons décidé, mes collègues inspecteurs pédagogiques et moi-même, d’étendre l’opération « Semaine des langues » sur tout le mois de mai, afin de donner du temps aux équipes pour organiser des projets dans le cadre de la continuité pédagogique », explique Christine Minetto, inspectrice pédagogique langues vivantes à l’AEFE. « Nous ne le regrettons pas !, poursuit-elle. La qualité des productions au niveau linguistique traduit l’engagement des élèves et des enseignants dans des activités qui développent les compétences plurilingues. »
Partout, les projets ont été très nombreux et divers, à l’initiative des établissements. De plus, quatre projets ont été déployés dans l’ensemble du réseau dans une dynamique de partage. La mobilisation des enseignants-formateurs de langues a permis leur mise en route rapide et coordonnée.
À portée de clics, tous les projets rassemblés sur un outil numérique interactif
Les enseignants-formateurs, actifs relais des inspecteurs pédagogiques auprès des enseignants, ont orchestré le déploiement des activités communes ainsi que la collecte des initiatives et des productions afin de les rendre accessibles en ligne.
Aperçu (cliquable) du portail de tous les padlets de zone :
Journaux plurilingues du confinement, poèmes, acrostiches, nouvelles bilingues, photoreportages, critiques de livres, traduction et interprétation de contes, cartographie interactives des légendes du monde, voyage musical au pays des proberbes, devinettes multilingues, podcasts radiophoniques... Les équipes pédogogiques ont mené une myriades de projets... et se sont fortement engagées dans les quatre défis proposés à l'ensemble du réseau.
Tous les projets et les productions transmises par les enseignants aux formateurs sont rassemblés dans un outil numérique interactif, la consultation étant organisée par zones du réseau de l'AEFE.
Rappel des quatre défis communs
Quatre défis étaient en partage à l'échelle du réseau, proposés par l’AEFE et coordonnés par les enseignants-formateurs en langues qui ont accompagné les enseignants dans la mise en œuvre de la continuité pédagogique.
Défi 1, pour le cycle 1 (maternelle) et le cycle 2 (CP, CE1, CE2) : dessins pour les 30 ans de l’AEFE
Faire un dessin, en écrivant « joyeux anniversaire » dans une ou plusieurs langues enseignées dans le réseau (possibilité également d’enregistrer un message d’anniversaire en vidéo).
Des centaines de dessins (voir quelques exemples dans la visionneuse) et de messages vidéo, très touchants, ont été produits et peuvent être visionnés dans les différents padlets de zone et d'établissement.
En avant-première :
Défi 2, pour le cycle 3 (CM1, CM2, 6e) et le cycle 4 (5e, 4e, 3e) : vidéos « Qu’est-ce que j’ai appris ? »
Dans une courte vidéo, donner un exemple de quelques chose que l’on a appris récemment, souvent pendant la période de confinement, en s’exprimant dans une langue enseignée à l’école.
Le défi a remporté un très grand succès et les témoignages ont été nombreux (à retrouver sur les différents padlets de zone).
Un exemple depuis Nyamey, au Niger :
Défi 3, du cycle 4 (5e, 4e, 3e) au cycle terminal : vidéos « Par ma fenêtre »
Dans une langue autre que le français, exprimer son ressenti ou imaginer une histoire inspirée par la vue que l’on a de sa fenêtre.
Les propositions, qui ont été extrêmement nombreuses, et parfois poétiques, permettent aux spectateurs (via les différents padlets qui rassemblent les vidéos) de faire un véritable tour du monde depuis les fenêtres des élèves confinés.
Un exemple de production en... neuf langues, par des élèves du lycée français international Marguerite-Duras, à Ho-Chi-Minh-Ville, au Vietnam :
Défi 4, pour le lycée : concours de rétrotraduction
Une rétrotraduction consiste à traduire à nouveau dans la langue originale un texte à partir de sa traduction dans une autre langue, plusieurs fois de suite en l’occurrence, le texte évoluant ainsi de langue en langue.
Le concours de rétrotraduction, remporté par l’équipe de Casablanca
Dix établissements ont participé au concours, lors de huit séances coordonnées par les enseignants-formateurs en langues et en français. Deux chaînes de traducteurs étaient donc composées d’élèves d’établissements scolaires différents, des lycées français de Budapest et de Moscou pour l’une, de deux établissements de Casablanca pour l’autre, les lycées Léon l’Africain et Lyautey.
C’est cette équipe de Casablanca qui est lauréate du concours, l’équipe de Bogota arrivant en deuxième position.
Comment une séance de rétrotraduction se passe-t-elle ? Une vidéo pleine d'humour du Collège protestant français de Beyrouth permet de mieux le comprendre :
La chaîne des traducteurs lauréats de Casablanca a mobilisé pas moins de quatre langues (français, anglais, espagnol et arabe) et a livré une rétrotraduction finale de grande qualité.
L’inspectrice de langues, Christine Minetto, a lu un texte en français à l’élève 1 qui l’a entendu dans son oreillette et l'a traduit simultanément et oralement en anglais à l’élève 2, lequel l'a rétrotraduit en français à l’écrit, avant de traduire son texte oralement, en espagnol, à l’élève 3 qui venait d’être introduit dans la visioconférence. Celui-ci a rétrotraduit le message en français à l’écrit avant de le traduire oralement en arabe à l’élève 4 (tout juste arrivé dans la visioconférence) qui l'a rétrotraduit en français à l’écrit. Le texte final a ensuite été comparé au texte initial.
Francophonie et plurilinguisme… L’exercice, à la fois exigeant et ludique, est à la mesure des compétences en langues des élèves du réseau ! Qu’on en juge…
Texte initial
(adapté d’une allocution prononcée en 2010 par Irina Bokova, alors directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de l’Année internationale du rapprochement des cultures)
« Nous vivons dans un monde marqué de plus en plus par une interdépendance croissante dans tous les domaines de l’activité humaine.
Les cultures englobent non seulement les arts et les lettres, mais aussi les modes de vie, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. En cette période de mondialisation, caractérisée par l’accélération des échanges et une complexité accrue, protéger et promouvoir cette riche diversité pose de multiples défis.
L’objectif de cette Année internationale est d’aider à dissiper les malentendus nés des ignorances, des préjugés et des exclusions qui engendrent tensions, insécurité, violence et conflits. L’échange et le dialogue entre les cultures sont la meilleure arme pour construire la paix. »
Texte obtenu après la chaîne de traductions des quatre lycéens de Casablanca
« Nous vivons dans un monde impacté graduellement par l’interdépendance dans tous les domaines des activités humaines.
Les cultures regroupent non seulement les arts mais aussi les modes de vie, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. Cette ère de la mondialisation est caractérisée par la rapidité des échanges et d’importantes complications, protéger et promouvoir cette riche diversité est un défi.
L’objectif de cette année internationale est d’aider à réduire les malentendus, résultant des ignorances, des préjugés et des exclusions qui éveillent les tensions, les insécurités, les violences et les conflits. Les échanges et les dialogues entre les cultures sont les meilleures armes pour bâtir la paix. »
Remarquable, n'est-ce pas ?